Une nouvelle série d’Appar-être en collaboration avec la photographe Vee Kay. L’oeuvre du temps se déroule au coeur du Haut Fourneau U4 à Uckange, dans un décor d’usine sidérurgique. Souhaitant que James y installe ses mots et sa poésie, la photographe lui a envoyé quelques images pour qu’il puisse s’y incruster.
Cette ambiance correspond parfaitement aux récits de James, ses écarts, qui le conduisent a flâné dans les villes ou autour des bâtiments. Un monde abandonné où le temps est passé, ou seul la mémoire reste et les impressions qui s’en dégagent. Armé de sa plume, le personnage commence son exploration puis se pose à différents endroits qui déclenchent son imaginaire.
Si il avait vécu dans ces murs, il aurait été un petit rat qui se faufile pour glaner les histoires de ces lieux fascinants et malheureusement, trop vite oubliés.
Voici quelques mots de la photographe au sujet de cette série : « Paul Eluard disait : « il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. » Pour notre premier rendez-vous, James m’a emmenée dans un monde rempli à la fois de noirceur et de petits bonheur. Il m’a montré des monstres, des fées et des impressions. Il est à la fois tout le monde et personne. Le soleil et la lune. Souvent obscur, il attire pourtant la lumière et la reflète de façon extraordinaire. Je me retrouve beaucoup dans ses explorations, ses errances, ses questionnements. C’est donc avec grand plaisir que j’ai accepté qu’il m’accompagne au cours d’un de mes voyages. Et je dois dire que je n’ai pas été déçue. C’est un personnage, compagnon de route extraordinaire. »
« Au dessus des toits, James surplombe la ruine. Le désert industriel. Une terre silencieuse où les rouages du temps ont cessés leurs cadences. Un regard posé sur les briques, bouts de verres, graviers éparpillés et autres fenêtres ouvertes qui se sont brisés. Le temps c’est écoulé. Les meurtrières par lesquelles il observe des labeurs fantomatiques sont les vestiges des mains d’hommes et de femmes qui se sont épuisés. L’œil fuyant ou reposé, James explore, se perd et voyage un décor masquant ses instants oubliés. » James
« Un premier pas discret. Un petit élan soudain où l’on se penche pour ne pas être distingué. Furtivement, James s’aventure sur les arrêtes coupantes d’une fenêtre cassées. Manquant de chuter, il tient bon et découvre un sol poussiéreux, une usine stoppée. Qui se tenait là avant ? Qui c’est posté à cette fenêtre ? Combiens de doigts on laissés leurs traces sur les carreaux, ces cadres du dedans reflétant le dehors ? James n’est pas si différent des personnes ayant foulées ces lieux. Lui aussi, derrière la dureté et froideur des métaux de l’Est, c’est retrouvé a contempler des natures qui l’invitées à l’évasion. C’est non sans peine que le travail l’a aliéné et contre cette fenêtre, comme tant d’autres, il a serré son poing en rêvant de l’éclater. » James
« A l’étroit et beaucoup trop serré dans cet espace clos, James arme et décoche son regard sur les fissures. Que va-t-il y voir ? Quel monstre en sortira ? Y a t-il quelque chose ou rien ? L’œuvre a fait son temps. Le temps a fait son œuvre. Décrépit jusqu’au plafond, la terre des bâtisseurs s’effrite pour laisser place à la poussière et aux copeaux de métaux qui se plantent dans les chairs. Jadis foyer, autrefois refuge, James trouve sa place dans le vide l’absence, l’abandon, la perte ; tout ce qui succombe. » James
« Divination de l’improbable. L’industriel se dépeint sur les couleurs d’un ciel fait de braises, les vestiges d’un feu qui régnait en maître. James l’intrigué, sort lui aussi sa boule de cristal, vide de sens et d’images. Superposition de situation. Echo vague qui résonne dans l’éther des septiques. Ici, entre les tuyaux et les membranes de ferrailles, un prisme dévoile une nouvelle figure, un nouveau visage. La poésie d’un instant révélé. La fin d’une exploration annonçant de nouvelles aventures. » James
Liens vers les travaux de Vee Kay
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