Dans la lumière
Sous les réverbères, je mets les voiles
Par-delà aujourd’hui, la nuit avale lentement mes hiers,
En attendant demain je compte les étoiles. Au pays des sortilèges
Au pays des sortilèges
Au pays des sortilèges,
J’ai vu un papillon
Glacé.
Dans un creux enneigé,
Une rumeur d’illusion
A papillonné du cœur de la neige
Pour voler jusqu’à moi.
Je le tiens au creux de mon cœur,
Pour ne pas
L’y épingler.
Du cœur de mes mains je lui fais un cocon,
Pour le réchauffer du froid des environs.
Papillon brisé aux ailes qui bruissent
D’émotions oubliées.
Déraisons respirées au cœur
De ses ailes décolorées.
Des murmures d’effluves en surgissent
Et m’effleurent avec passion.
Comme pour me faire oublier les funambules
Qui se meurent
Le long de mes yeux mouillés.
Ses ailes frémissent dans les interstices,
De mon cœur
Papillon.
Écailles aux mille couleurs
Qui émaillent mon cœur qui s’écaille,
Je ne savais pas que les papillons mugissaient
Quand leurs ailes s’immisçaient
Dans des cœurs brisés.
Et mon cœur s’affole et survole
Le pays des sortilèges.
Il n’est plus glacé,
Et au loin tombent des papillons en neige,
D’illusions, étoilés.
Au pays des sortilèges,
J’ai rencontré MON papillon.
Il m’a trouvée un vendredi,
Le jour où je suis tombée dans son creux enneigé,
Îlot de son CŒUR meurtri.
J’avais beaucoup pleuré,
Mes ailes ne voulaient plus voler.
Un court instant d’illusion…
J’avais mis pour cacher mes ailes pleines de neige,
Un pardessus noir, couleur des espoirs.
Et pour calfeutrer mes hivers brisés
Je me suis habillée de mes soleils d’hier,
Douces lumières qui ont fait des trous étoilés,
Dans mes ailes jadis belles
Aujourd’hui déplumées.
MON papillon a compris mon manège
Et m’a vue sans me regarder,
Moi, l’ange en civil, avec ou sans déguisement,
Il a compris qui j’étais vraiment.
Il a mis en lumière mes ombres ailées
Et les a dépoussiérées.
Moi, l’ange déchu du petit bout de mon BONHEUR perdu,
J’avais volé trop près de mon soleil et à terre j’avais chu,
Enterré ma merveille que j’avais tant aimée, tant voulue.
Dans mon pays des sortilèges
Le temps ne compte plus.
Je goûte la vie au présent
Moi qui souvent n’en ai plus voulu.
Il a paré mon dos de nouvelles ailes façon papillon
Aux plumes écaillées,
Pour oublier mes anciennes ailes d’ange, brisées.
Il a obstrué les trous de mon cœur de mille couleurs
Et rajouté un bonheur doux salé à mes larmes suspendues
À un fil,
Dangereuses et fragiles
Funambules qui tombent et s’éclatent, pendues,
Au bord de mes cils.
Et j’ai senti le cœur de MON papillon,
En larmes,
Je l’ai vu désemparé face à la lame
Plantée profond dans la chair de mon âme.
Mais on s’en fout,
Lui et moi on est un TOUT.
On vole et on survole nos vies
En faisant fi de nos drames.
Il me fait parcourir les contours de son cœur d’île,
Lui,
Mon funambule malhabile dansant sur mon fil.
Je me pâme,
Devant la beauté de son cœur.
Il arbore son essence au bord de ses yeux.
Papillon armé d’un cœur ailé,
Il est paré d’une armure colorée.
Il me désarme contre mes gris
Et quand il me sourit
De ma grisaille, la lumière jaillit.
MON papillon est AMOUREUX.
En fait, on l’est tous les deux.
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