Cadavre # 1
S’offre au regard, tout d’abord
Une première rangée d’arbres
Des pins
Si l’on recule de quelques pas
Le dos
Entre en contact avec un grillage – froide enceinte
Qui délimite les contours de ce bois
Amorçant une avancée
Dans cette végétation bien domestiquée
S’élevant à mesure que
Le pied imprime sa trace
Sur les aiguilles sylvestres
Des crissements qui ajoutent un simulacre de vie
A la fixité environnante
L’espace est tiré au cordeau
Ordonné selon des contrastes tranchés
De couleurs :
Le vert, le marron
L’ambiance est blanche
Le sol
Stérile d’acidité
Est un aplat infini, horizontal
Progresser
Dans cette nature géométrique
Circonscrite par les travaux des hommes
Et voir apparaître
Un cadavre
Délicatement posé au milieu de l’ensemble
La perspective que propose l’enchaînement rectiligne
Des troncs
Le volume du manteau des pins
Et le corps qui repose
Sur un lit d’aiguilles
Délicatement posé au milieu de l’ensemble
Semble être le fruit d’une mise en scène
Se pencher au-dessus de cette forme inerte et
Remarquer
Les lignes courbes tracées tout autour de la silhouette
Par l’action de quelque force inspirée par la quiétude d’un jardin japonais
Stridulations du sol
Dont les remous causés par cette présence étrangère
Se sont figés pour accueillir
Et faire siens ce cadavre
Délicatement posé au milieu de l’ensemble.
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