Et le monde changea…
Et le monde changea… Car il n’y avait guère de choix.
Et le monde changea… Dans une différence de ton.
Et le monde changea… Sans savoir si cela était bon.
Et le monde changea… Au-delà de tout ce qui été bien ou bon.
Et le monde changea… Tout devint feuille et papier.
Et le monde changea… Il a fallu attester, justifier et même payer.
Et le monde changea… Les heures, les minutes, les secondes qui s’écrivent et s’effacent.
Et le monde changea… Quoique l’on veuille, quoique l’on fasse.
Et le monde changea… Sortir, rentrer, s’activer. Être lasse.
Et le monde changea… Un monde plat, réduit dans son éclat.
Et le monde changea… Au-delà des imaginaires.
Et le monde changea… Mal composé. Mal foutu. Une chimère de dégoût.
Et le monde changea… Entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas.
Et le monde changea… Entre ceux qu’on libère et ceux qu’on oblige à rester chez soi.
Et le monde changea… Révélant ses forces et ses faiblesses.
Et le monde changea… Sans pudeur car il fallait filer droit.
Et le monde changea… Face à une contagion qui touchait les têtes, les corps et les cœurs.
Et le monde changea… Laissant la porte ouverte à la folie.
Et le monde changea… Autorisant la psychose qui cogne et qui frappe.
Et le monde changea… Dans les clics, dans les flexions du doigt.
Et le monde changea… Vissé devant des écrans noirs et des lumières bleus.
Et le monde changea… Sur une seule et même ligne. L’utopie des mondes uniques.
Et le monde changea… Tyrannie douce et désenchantement qui s’embrassent.
Et le monde changea… Autorité et illusion de choix.
Et le monde changea… Le retour des suspicions et de certains courages.
Et le monde changea… En se cachant, en supprimant le siège de son expression.
Et le monde changea… Les sourires disparurent.
Et le monde changea… Des yeux humides, vides se cherchent et se dévisagent.
Et le monde changea… Dans des cris que l’on entend le soir.
Et le monde changea… Dans les petits bruits, les petits riens et les habitudes.
Et le monde changea… En se stoppant puis en repartant éclopé sur une patte.
Et le monde changea… Devenu une épreuve pour chacune et chacun.
Et le monde changea… Similaire à un jeu où l’on se doit de supporter le temps.
Et le monde changea… Les arrêtés derrières les vitres enrageant sur ceux qui marchent.
Et le monde changea… Dans ses joies, dans ses peines, dans ses fondements.
Et le monde changea… Car l’injustice enlaça la devise des Hommes.
Et le monde changea… S’appauvrissant goutte après goutte. Clôturant le moindre accueil.
Et le monde changea… L’art étant un risque.
Et le monde changea… L’interaction étant dangereuse.
Et le monde changea… Le contact résonnant avec la peur.
Et le monde changea… Car toucher n’était plus synonyme de légèreté.
Et le monde changea… Des parents se sentirent seuls.
Et le monde changea… Quand la jeunesse du être contrainte.
Et le monde changea… Quand la fragilité ouvrit ses bras à la mort.
Et le monde changea… Quand la science devint un tout.
Et le monde changea… Quand les idées noires assombrirent les jours.
Et le monde changea… Quand les nuits devinrent trop longues.
Et le monde changea… Quand les saisons ne façonnaient plus le temps.
Et le monde changea… Quand la pluie devint chaude et que la neige devint boue.
Et le monde changea… Quand l’écriture était de plus en plus difficile.
Et le monde changea… Quand parler devint de plus en plus lourd.
Et le monde changea… Quand les matins se ressemblaient tous.
Et le monde changea… Quand il se dérégla.
Et le monde changea… Quand le curseur ne trouvait plus sa place.
Et le monde changea… Quand les rues devinrent des espaces vides.
Et le monde changea… Quand la survie l’emporta sur la vie.
Et le monde changea… Quand les impossibles donnés la sensation d’être possibles.
Et le monde changea… Réalisant que ceci n’était pas vrai.
Et le monde changea… Vérité, mensonge et invention se mêlaient sans cesse.
Et le monde changea… Dans un sens mais pas dans l’autre.
Et le monde changea… Fonctionnant par phase, 2 mois, 15 jours, etc.
Et le monde changea… Soumis et obligé d’être patient.
Et le monde changea… Dans ses colères qui devaient se taire.
Et le monde changea… Fermant ses portes sans perspectives.
Et le monde changea… Dit l’enfant à son parent.
Et le monde changea… Répondit le vieillard au téléphone.
Et le monde changea… Rétorqua l’amoureux à sa compagne.
Et le monde changea… Affirma le médecin au patient.
Et le monde changea… Balbutia le malade face à l’infermière.
Et le monde changea… Répliqua l’acteur sur scène.
Et le monde changea… Confirma la radio.
Et le monde changea… Balança le politique.
Et le monde changea… Cria le dépressif.
Et le monde changea… Théorisa l’universitaire.
Et le monde changea… Enseigna le professeur.
Et le monde changea… Observa le nouveau né.
Et le monde changea… Ecrivit le muet qui ne pouvait plus parler.
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