Hommage en face

Hommage en face

Tout commence dans le vaste quotidien des jours et des nuits : un monde où l’on déambule et où le regard se perd sur celles qui nous croisent. Par temps chaud ou par temps froid, les silhouettes, l’envie et les visions restent les mêmes : malignes, subtiles et vives.

Après une longue journée d’existence, James était envahi d’images qui agrandissaient son appétit. Au fur et à mesure des heures et des minutes, ici et là, nombre de superbes avaient été vues ou esquissées par un léger regard en coin : laissant l’esprit libre aux fantasmagories. Cependant, il est une chose en tête qui se maintient : fixe comme une photo où le zoom se serait trop concentré. Ici – oui, là ! – dans ces grands cols en V où dans le demi-cercle d’un débardeur noir serré réside une fente excitante, un écart entre deux beaux fruits : pommes, poires, melons ou pastèques, selon les goûts ; selon vos envies. « Subjugué » ou « fasciné », tels pourraient être les mots lancés par l’œil dilaté de James lorsque son télescope évadé songe à la fermeté provocante des deux voluptés. Habillé de toutes les couleurs, surélevé ou sans soutien : le pouvoir de ce duo charnel donne à nos paumes l’extase d’explorer le toucher ; le besoin d’y goûter. Les lèvres se tordent, la langue s’active pour devenir le compas d’un monde dont on souhaiterait que les diamètres soient infinis.

Il est des sensibilités qui n’en ont jamais assez. Ronds et tenus à l’extrême ou relâchés : James admire, James suit son envie, James se tient tout près de votre inspiration pour les voir remplir un décolleté sélectionné avec soin et coquetterie. Admiré de face, de côté ou dans l’éclair d’une brève entrevue : le crayon mutin animant la feuille blanche des fantasmes dessine chaque courbe et chaque trait. Un malin plaisir se fait sentir à force d’amplifier les volumes et les poids en repassant sa mine sur ce que l’on imagine : là – caché par les dentelles dressant un balcon où James aspire à s’installer.

A présent contre la chair, les mains de James glissent lentement en dessous d’un soutien pour en créer un autre : plus tactile et plus chaud. Textile rigide et bridant, c’est avec délicatesse qu’il glisse en dessous pour libérer la souplesse d’un mont orné d’une pointe dure : rosée ou sombre. Dans cet acte saisissant, James perçoit les cris d’une envie d’être dissimulée par un passionné doigté. Dans un va et vient oscillant entre force et douceur, la peau se tend puis se gonfle pour faire éclater un cœur féminin recouvert d’impulsions latentes : un éveil de futures douleurs enivrantes. James couvre les corps, se perd et s’abandonne à l’esprit carnassier rongeant la finesse de ses traits.

La chaleur des poitrines qui s’entrechoquent éveille un loup limant ses dents. Enfermé dans une cage aux barreaux trempés de moralité, ses cents pas laissent trembler un acier des plus fins prêt à céder. Porté par l’ivresse, James navigue sur les rondes peaux fragiles et réactives : songeant aux hommages accueillis par ces deux rives aimant qu’on les chavire.

Hommage en face