Immeuble n°1
Par un soir quelconque, les pas sans buts du libre James s’attardaient devant les fenêtres de maisons qui entamées une lente transformation. Dans la noirceur et le confort de la nuit, chaque encadrement devenait un portrait : des allures de peintures où se dessine des vies d’intérieurs ou des natures mortes de fin de journée. A ne plus savoir où donner de la tête, James dans la ville métamorphosée en immense galerie d’art où les artistes programmés change chaque jour et chaque soir, sent l’escalade de ses yeux sur les bâtiments devenus scènes de théâtres des affamés.
Au milieu d’un salon : une table simple et sans fioritures. J’entends les pas des petits rentrés qui déchaussent des sabots modernes valdinguant de pièce en pièce, atterrissant en charnier de plastique et cuir. Je vois que des semelles s’évaporent les sueurs du temps signe des marches des petits bipèdes ressemblant de plus en plus à des oiseaux perchés sur un fil électrique : prêt à fondre sur le moindre plat. Derrière les rires voraces des mini-rapaces, des bouches grandes ouvertes en pièges à loups s’amusent à claquer, sonnant le rappel à celle aux commandes et le dernier tocsin du plat décongelé. Une vieille pie face aux jeunes corbeaux s’installe et ramène une micro-lasagne-proie totalement ondée. Dans l’entrelacement des différentes fumées présentent sur scène, je distingue une table champ de bataille carnassier où s’enlacent vie et cheap gloutonnerie. Mon ascension se poursuit.
A cet étage un vieux meuble. C’est une antiquité qui même assise fait entendre le craquement de ses os fragiles attendant la substance pour se supporter et se fortifier. J’avais quitté les volatiles pour me retrouver dans un repas contrôlé. Plus loin, j’aperçois l’assiette où un petit bétail découpé très limité va être amené par une toque infirmière aristocrate et courbée : feignant que le met vaut bien une note de gourmet. Heureusement que c’est auprès des plus vieilles planches que l’on trouve les plus fidèles amis. Collègue traître mais meilleur ami complice, l’indépendance d’un gros matou qui entame encore une autre vie, soulève son élégante échine à l’instruction de sa maîtresse. C’est un bon mâle qui roule des mécaniques, agile comme une danseuse et qui s’élance à pas feutrés derrière le blanc geôlier. Le plissement des pupilles dorées annonce l’heure d’une malice tandis qu’en fond celle qui préside appelle l’auteur du futur crime. « Minet » miné détourne son attention et se dirige vers sa maîtresse, prêt à attendre les nouvelles instructions de celle à qui, rusée, n’a plus besoin qu’on lui enseigne une quelconque grimace pour qu’un mauvais plat soit détourné.
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