Immeuble n°2
Adorateur des toits libérant leurs fumées, James, le déambulateur urbain, s’amusait à gravir une nouvelle bâtisse pour trouver le point de chute de certains regards. C’est encore et toujours la nuit que les métamorphoses s’activent : ici, plié contre le sol, penché vers le vide offert par le plafond bétonné de cette citée, James commençait de nouvelles admirations par les meurtrières des entres-soi et des avec-l’autre.
C’est un couple de fenêtre. A droite, jeunesse se passe au travers d’une jeune bande effilée réunie dans un living-room géométrique. A gauche, c’est en plus petit comité qu’un temps s’organise où le nombre deux prime : un couple bien au dessus de l’envie d’assemblée. C’est en jumelle que les yeux de James fixent deux tableaux coupés par un mur-tampon insonorisé des ces intimités collées. Il n’y a pas d’heure – ou il n’y en a plus – et l’on sent se profiler l’entrechoquement des scènes en devenir. A droite : on rit, on fume, on boit et l’on parle fort. A gauche, on s’installe au rythme d’une vie qui se répète et ne se déploie plus : on s’use, on remplit et l’on compense. De tout côté, l’affectivité est une bombe qui lance un compte à rebours imaginaire pressé de détonner. A droite, on ne prends plus le temps de mastiquer ou de déglutir : on laisse tomber. Ca file droit vers l’estomac, sans sensation, ça chute et le fur et à mesure des fus débraille les textiles petit à petit. A gauche, tout reste entre les dents et l’on garde en bouche de peur que n’échappe l’haleine d’un mauvais mot. On se raidit, le séant serré sur ces chaises devenues les tréteaux d’une colère cuisinière. Les couverts crissent sur la porcelaine et les ustensiles piquent l’autre au travers du plat vide de faits. La retenue de ces êtres n’empêchent pas la violence des allers et venus de l’assiette. Les regards deviennent les livres d’une histoire tandis qu’à droite : ils s’évaporent dans des gueules cheminées crachant les mirages d’éclats de rires hurlés.
James, se penche plus bas et détourne son regard sur un autre tableau vitré. Ici c’est un homme qui tangue. Un corps qui frissonne, flouté par son propre mouvement, trop vif : presque imperceptible à l’œil. A son contact survient un barrage, une digue bien trop haute pour qu’une vague vienne ébranler cette roche brutale. Les « tchin-tchin » qui résonnent, les flots de mots et les jeux de beaux ricochent sur sa peau. Pourtant, au travers de cette montagne vit quelque chose d’invisible, une danse cellulaire pour l’occasion : un trouble de l’âme et du sang qui le saisit. Dans ce cabaret social, c’est une chevelure courtisane qui lui pousse en guise de sa paillasse de tête. C’est un manteau de roi qui court jusqu’à ses genoux et change sa veste. C’est une sculpture grecque qui modèle ses muscles, changeant un corps d’origine en édition limitée. Toute une vie surgie de cette montagne inaccessible, à l’opposé de quelques rocs laissés là : abandonnés et lissés par les vents d’un quotidien soufflant en pareille force – en tout temps et en toutes saisons.
corinne colmant
Bonjour, merci de votre accueil.
Ni du voyage, ni du paysage, a paru en décembre aux éditions unicité.
Le recueil de nouvelles,Bleu, sort en janvier. Mon parcours personnel: théâtre, musique et performances, m’a amenée à présenter une lecture- spectacle « Son compte est bon », tirée du recueil.( en duo avec bruitage et musique) La vidéo est consultable sur mon site. Je peux proposer certaines de mes nouvelles à paraître pour illustration.http://corinnecolmant6.wix.com/corinne-colmant#!d%C3%A9dicaces—soir%C3%A9es-lectures
Des extraits audio de mes nouvelles sont également consultables.
Si mon travail vous intéresse, entrons en contact.
Cordialement
Corinne Colmant nouvelles sont également consultables.
Si mon travail vous intéresse, entrons en contact.
Cordialement
Corinne Colmant
James
Bonjour Mme Colmant, merci pour les liens vers vos travaux, je ne manquerai pas de les consulter. De ce que je peux voir de votre parcours nos avons plus d’un point commun et ce pourrait être intéressant de nous mettre en contact. Pour écrire à l’adresse mail de James & Cie, il vous suffit d’écrire un mot via notre formulaire de contact avec vos coordonnées. Par ailleurs, je vous renvoie à la rubrique des services proposés via James & Cie – Les écarts si vous désirez connaître nos activités : http://www.jamescie-lesecarts.com/nos-services/
Bien cordialement,
James