La corniche et la feuille
Sur le bitume, James rêve la nature. Tournoyantes sont les feuilles et les notes portées dans l’air. Dans les allures des marcheurs qui, comme lui, errent dans les graviers des routes inconnues. Un léger recul, l’œil et la plume tapent une pose d’habitude. L’immobilisme n’est plus une posture mais une raison d’être. Ici et maintenant, un personnage s’arrête pour prendre le temps de raturer la blancheur des papiers sans heures.
Intemporelle poésie que celle des saisons, automne comme hiver.
Nul printemps pour celui qui redoute l’apparition des bourgeons d’un été qui se fane au fil des années.
Ni sens, ni direction.
Equipé d’une cape et d’un bâton-crayon vous vous interrogez sur son ton et ses sons.
Quelle langue choisir ? Quelle subtilité employée quand la pluie a noyé vos derniers cahiers d’écoliers ? Suis-je un autre ? Serais-je cet arbre tortueux enraciné près du repère des loups ? Tant de bêtes grouillantes et si peu d’encre pour dresser l’herbier séché par l’amertume de leurs maux. Terre perfide dans laquelle vos traces de pas laissent les cendres de ceux restaient derrière. Regret et joie d’avancer vers l’éternelle découverte, le sublime de quelques bons mots, la tournure de phrases branchées craquantes sous le bec d’un corbeau fantastique.
Le mistral pénètre ses narines. Une folie tournoie au rythme des alizés. Inventive est cette tornade qui envahie le corps et l’esprit. Quel est ton but James ? Où se trouve la ville ? Que vas tu y faire ? Pourra tu le dire ? Aucune réponse claire dans les reflets d’une écriture temporaire.
Des bouts d’histoires.
Des bribes de récits.
Des instants.
Des captures.
Des relâches.
Sur le bord de la corniche, James contemple et s’envenime. Au loin, peut être, la ville…
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