Les mots qui filent
Pas à pas dans la neige s’enfuient les fugitives,
Comme une envie maladive de partir de là.
Advienne que pourra,
La froideur de mes pas, est incisive dans le froid.
Évadées en cavale vers les toits de la ville,
Fugueuses, adolescentes, dessous la pluie on file.
Il a une fois de plus, tapé, dans le mille,
Ma vie défile,
Je me casse de là.
Toi et moi on file, du même pas.
Des neiges qui fondent se confondent
Nos pas des violences de nos jeunesses affrontées sans effroi.
Des cœurs asphyxiés, étouffés par l’immonde.
De nos attentes, hâtives, nos pas appâts de faiblesses profondes.
Infécondes latentes qui atrophient nos mondes,
Mes rives ont pris le pas vers un nouveau moi.
Moins de peines, j’ai brûlé ma haine.
Je consume ma joie avec toi.
La tête sortie de l’eau loin du chant des infâmes
Tu rallumes la flamme de l’amour avec moi.
Blizzard
Un jour j’irai m’asseoir sur tes rochers,
Écouter le temps qui passe, le laisser s’envoler
Les poings dans les poches,
Je jetterai des pierres dans ta mer,
Histoire de voir si ton sourire ricoche
En noyant mes amers.
Il ondule autour des joies solitaires
Que tes yeux articulent en silence,
Sans voix je bois tes libertés,
Je digère tes souffrances.
Divaguant au creux des vagues, elles s’éloignent
Et se rapprochent, elles laissent des traces,
Tes yeux m’amochent, je vois tes bleus.
Lentement ils se diluent, les souffrances s’effilochent et passent.
Je ne te dirai pas des conneries,
(Tu es trop vieux)
Demain ça n’ira pas mieux,
Ça nique les rêves et ça crève avant l’heure.
Alors on en rit, ça te soigne
Face à ton soleil un après-midi d’automne,
Là où les tristesses s’empoignent et se meurent,
Doucement s’abandonnent,
Un moment de répit, sans armures
Juste un peu de désinvolture.
Tu souris.
Leave a Reply