En malle d’attente
Je me suis perdue parmi les anonymes sur les quais d’un métro Parisien.
Je me suis égarée le long des voies
Avec un horizon dans une malle.
(Mais qu’est-ce qui m’a pris de trimballer cette malle?)
J’attends que l’absence se taise et passe
Sur mon strapontin, je m’efface …
Vous me verrez peut-être un cahier sur les genoux
Un air égaré, probablement un peu fou
De l’encre sur les doigts
De lui encore quelques traces …
Empaqueter & Piétinée
Aujourd’hui j’ai plié et rangé ton horizon dans une malle,
J’ai pu le faire non sans mal,
Un horizon comme ça, ne tient pas dans une malle.
Mais j’y suis parvenue et je l’ai rangé là où bientôt je ne la verrai plus
Et puis j’ai repensé au moment où tu es parti,
D’ailleurs tu es parti comme tu es venu,
De ta démarche si particulière, un pas à l’endroit et le cœur de travers
Avalant mon temps pour dévaler du haut de mes mots,
Me laissant avec mon cœur et son cadavre.
(Ce que tu as fait, c’est pas très beau.)
Depuis plus de paix, ni de havre,
Tu as pris le large en hissant haut mes restes,
Te délestant de tout, me fuyant comme la peste.
J’en suis devenue barge,
Je songe tu sais
A partir, prendre le large, prendre la mer au Havre justement
Voir cette mer glacée que tu aimes tant,
Boire ton amer bien tassé et cul-sec
Faire comme toi et maudire tous ces culs-serrés et bien-pensants
Mais vois-tu quitte à médire un peu, tout ça je m’en fous.
J’ai su me détacher quand toi tu t’attaches
A l’opinion des gens,
Moi comme bouclier à leurs bienséances j’ai sorti mon air un peu fou
Et depuis je vis, j’avale les moments
Je digère le passé et je mange le présent.
Le futur qui te torture tant, moi je n’en ai jamais vu
Ou peut-être jamais su
J’arrive parfois à l’imaginer mais en fait pas vraiment.
Il est toujours vague, imprécis aux contours flous
Donc tu vois, le futur ça aussi je m’en fous
Car tu te souviens de ce que je t’écrivais,
Le futur est à présent
Je vis mon futur en vivant maintenant.
Je me balade, je m’évade
A travers le temps sans le braver.
Je l’arrête parfois pour nous conter
Et confier à quel point j’en bave depuis que tu t’es tiré.
J’en suspens le court pour ne pas tout de suite couper court à nous
Mais ça, c’est toi qui t’en fous.
Tu es parti comme tu es venu,
Vivant dansant avec la mort
Ou est-ce la mort qui danse avec toi?
Je ne sais même pas si tu vis encore.
Tu vois je me dis que tu pourrais essayer de vivre un peu, pour changer
Au lieu de remonter le temps en espérant le contrer,
Au lieu d’assassiner ton autre pour cacher ce qui t’assassine,
Tu pourrais être un mime anonyme mimant la vie en attendant de l’aimer vraiment.
Depuis ma mise à mort je pensais ne pas y arriver mais tu sais, on y arrive aux rives
Quand on veut vivre,
Il faut juste se contenter du présent
Et aujourd’hui j’ai plié et rangé ton horizon dans une malle.
Hier bientôt me sera égal.
J’ai juste l’impression que c’est mon cadavre que j’emballe.
Leave a Reply