Saranonyme au pays des merveilles
Je ne suis pas le genre de femme à regarder les minutes s’égrener.
Je vois dans chaque heure qui passe,
La promesse du bonheur fugace
Que tu t’échines à chercher.
Mais ne vois-tu pas
Que justement le bonheur est à portée de tes bras ?
Comme dans cet instant où le temps s’est figé,
Quand ce matin avant de partir, tu m’as embrassé.
Une seconde au goût d’éternité.
Les Origines
Aujourd’hui je visite le pays des origines,
J’ai vu des couleurs si belles qu’elles paraissaient irréelles,
Des montagnes aussi, certaines semblaient crever le ciel
Alors que d’autres s’y mouvaient jusqu’à s’y perdre,
Tes vagues terrestres se mixent à un océan céleste.
J’aurais pu t’attendre là, face aux montagnes,
Indéfiniment,
Ici il n’y a que le vent qui accompagne
Le temps qui passe.
Il est presque immobile, perdu, suspendu à un fil,
Comme parti en exil
Dans ton horizon incertain aux couleurs qui s’effacent.
Ton souvenir stagne entre joie et peine,
Ici je n’attends plus que le vent
Qui se lie aux mots que je t’envoie et qui me reviennent
Inlassablement,
Brisés par ton ressac.
Mon tant qui passe est de roc et Il m’a mis à sac.
Ton souvenir est maintenant ennuagé,
Il s’évapore, tu pars en fumée.
J’ai senti des forêts aux cœurs brulés,
Des arbres centenaires calcinés jusqu’à leurs cimes.
Je me suis demandé combien de temps il fallait pour qu’ils se déciment.
Crevaient-t ‘ils en silence comme moi le regard planté dans ton ciel sanglant?
Pendant des jours et des mois durant, j’ai ralenti le temps
Jusqu’à le tuer,
Je t’ai demandé ce que j’ai du faire pour que tu m’enterres
La bouche ouverte
Sous les braises de tes cadavres encore fumants.
Est-ce que les blessures de l’enfance recouvertes
Par l’amer justifient mon petit meurtre ?
Et je me suis demandé combien de jours et combien d’heures
Il fallait pour qu’à nouveau la mort et la vie se heurtent
Pour que la nature reprenne enfin ses droits sur moi
Et que mon jardin damné soit de nouveau en fleurs.
J’avale maintenant le temps qui dévale
Je disparais, ça t’est égal.
J’ai parcouru des kilomètres sur une terre brûlante.
J’ai deviné la mer avant de la voir, je l’ai respiré avant de la sentir,
L’air environnant faisait déjà ressentir
Les prémices de ces eaux qui s’immiscent dans les interstices de nos maux
Et puis ta mer a balayé mon horizon,
Renversant sans un son mon âme et puis mon cœur
Quand j’ai cru reconnaître les voiles de ton navire
Avant de me rendre compte que ce n’était pas le tien et que mon cœur ne chavire.
Les marins revenaient à quai
J’entendais
Au loin les enfants qui criaient, les femmes pleuraient,
C’était la fièvre des retrouvailles.
Je me remémore les nôtres maintenant,
Echouées,
Aux bords de mes lèvres et sur mon cahier.
Tes mots,
Ta peau,
Tes comètes,
Ma planète,
Balayés, envolés à l’ouest terne de mon cœur,
De nous deux il ne reste plus que nos chimères,
Nos restes entremêlés,
A de la poussière.
Tout ce gâchis écrit pendant des heures à l’encre de mes pleurs
M’assèche les veines, m’arrache le cœur.
Mon stylo se meurt.
Je l’enterrerai avec amour tout à l’heure.
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