Ligne, rythme, ligne
Ronce du temps, ronce qui a du cran…
A cran non loin des ronces, des feuilles percées jusqu’au firmament…
Firmament dénué de sens, vidé de toute lumière et de sa substance.
Une substance sombre accompagnée d’odeurs rances.
Forcé de constater que ça pense – oui que ça pense – ça pense même si ça pèse !
Lourd, entends-tu ?
Dis moi qui s’écrase ? Qui chute ? Qui crie ?
Qui le, me, nous, perce. Quand est-ce que ça s’insère et quand cela part-il ?
Au vent des crans, les ronces grimpent et se tordent, elles t’emportent.
Un nuage d’encre.
Une pieuvre mal fichu, un être mou et sans colonne.
Ainsi les colosses marchent puis s’effritent.
Ainsi cette terre se sèche et se raréfie.
Etant ainsi, qu’ai-je encore à dire ?
Quoi, pourquoi, peut être et parce que…
Va savoir où cela mène et si l’abime n’est pas déjà franchie.
Va savoir ce qu’est l’avenir et si les horloges nous parleront encore.
Va savoir pourquoi les chiffres… Pourquoi 15 et pourquoi 3000.
J’aurais beau dire 100, cent fois, sans toi, sans moi, sang c’est ce que je suis.
Les saules pleurent et les insectes vacillent.
Les chats miaulent et leurs moustaches s’aiguisent.
Voilà le faux de minuit.
Encore un coup… Juste un petit, là, ici. Frappe te dis-je !
Cogne et pète le réel !
Eclate sans bruit, juste ce qu’il faut pour résonner.
Un rien… Un simple petit rien… Une braise dans la nuit…
Un boum en plein vol.
Allume ! Allez vas-y flambe ! Eclaire toi !
Guide ! Donne ! Sème !
Reprend toi car il y a quatre vents à satisfaire.
La feuille tremble et la mine se casse.
Les lettres ne sont plus droites.
Les mots se déforment.
L’histoire se dissipe.
Le vide s’installe.
L’hiver vient.
La neige.
Blanc.
Une feuille.
Juste une feuille.
Il n’y a plus qu’une feuille.
Une tâche s’y trouve.
Une poussière.
Un trou.
Un échec.
gilberte garni
Beau texte qui monte en densité , en émotions…