Remugles d’Iroise
Pour l’heure, il s’agissait de mêler sa pisse aux embruns qui déferlaient en souffles puissants. Devant la troupe assemblée sur la grève rocheuse, l’Iroise semblait vouloir rendre avec force véhémence, et non dénuée d’une certaine forme d’ironie et d’absurdité, l’urine que la bande agglutinée là s’efforçait de vider à grands coups de jets kaléidoscopiques et que les vents achevaient de renvoyer sur leurs pantalons et leurs k-ways. C’était le vaste écho de la mer qu’ils étaient venus chatouiller du haut de ces rochers affilés comme des larmes de sel. Une fois de plus, l’alcool et les rires faisaient enfler leurs cervelles, leurs âmes qui sait, et ivres des vastes plaines bleues nuits qui s’ouvraient à eux, ils trouvaient un plaisir certain à défier l’écran maritime qui bourdonnait devant eux. Vaste écho de la mer. Vaste écho qui résonnait dans leurs corps plantés tout le long de cette grève bretonne et pliant sous la force des vents embrumés d’une nuit de tempête. Les corps et le vaste écho de la mer à l’unisson, mélangeant liquides, mélangeant présence, et mélangeant une portion d’étoiles dans le ciel avec le mica de la roche granitique sous leurs pieds.
Les grandes plaines
A tous ceux qui parcourent les grandes plaines,
Et qui trouvent, néanmoins, le temps
De se reposer à l’ombre d’un arbre.
Les prairies modernes
A l’aune des prairies modernes
Qui ripent le long des quatre voies
Les pieds qui s’essuient au seuil
Des lignes, des pas qu’échangent
d’autres
Pas qui glissent dans
d’autres
pieds qui effacent les traces
d’autres.
A la mesure de l’homme
Le monde s’incline
Et les regards filent droits
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