Point de départ
Tandis qu’un œil clos se ferme sur le monde, la scène des rêveries prend place. Au cœur de ce lieu sans limite, le plateau des associations se dessine. Chaque image figée dans l’obscurité s’avance tels des paravents déplacés par des mains invisibles. Ici, James – l’être imaginaire – occupe son logement puis pose sa première feuille blanche dans l’attente d’un premier jet d’encre. Quelques gouttes griffonnent ce qu’il perçoit et ce qui se transforme. Tout se tord puis se confond en l’espace d’un instant où ce qui semblait réel devient imaginaire. Tel est le plaisir du rêve, d’un fantasme et des associations d’idées : être regardées pour être métamorphosées.
Première brèche
Sur la feuille, un trou se crée. Une brèche d’où se dégagent les lianes des pensées incontrôlables et incontrôlées. Comme les fils du marionnettiste qui pose son personnage, des objets, des éléments, des idées s’accumulent et s’amoncèlent dans l’espoir d’être triées. A quoi bon ranger ? – se dit James. Pourquoi ne pas laisser filer l’envie sans la maitriser ? Pourquoi contracter sa plume alors que le plaisir réside dans sa liberté. Ecritures libres, poésies, récits, nouvelles, histoires ou délires peut importe le type car ce qui se nomme est avant tout le ressenti. Derrière la finesse d’un cadre vierge immaculé, se tient le rougeur vive des impressions marquées qui percent, s’activent puis se délient dans la création d’un ou de plusieurs récits.
Renaissance par déclin
Marqué du sceau de ses thèmes favoris, James – songeur – observe la non-conformité de son script. Quels sont les liens ? Où trouver du sens ? Dois-je tout réorganiser pour mieux cadenasser la vie qui m’a été offerte par un logeur m’ayant accepté dans mes excès, déceptions, rires ou acidités. Que faire à présent ? – pensa James accroupi devant le terrain de jeu de ses écrits plus ou moins délirants. Observant les brèches de ses murs intérieurs, il songeait à recoller les morceaux, re-consolider ce qui c’était fracturé avec l’usure d’un esprit devenu une éponge perpétuellement imbibé. N’étant plus à l’abri de laisser filer les pluies de verbes qui suintent des murs et qui s’écroulent sur son parquet, James se dit qu’un défi – alors encore intenté – était sur le point d’éclore. Tenter un premier pas plutôt qu’un écart permanent…
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