Du solide au liquide
Dans un verre trop plein, le contenu coule en grande lampée dans la gorge du contenant. Dans un regard ébloui par des rayons ardents tamisant la scène – dépend des horaires bénies de l’admirant – des jupes virevoltent au gré des vents et des airs de visages dont on se dote. Lui, ivre d’un doux breuvage, bouillant grâce aux lumières qui cognent, les pavés entament leur lente transformation. Le gris laisse place au mirage d’une plage tendre où s’enfoncent dandys et brutaux. Au détour des mots, observateur des univers diurnes ou nocturnes, il est en figure de guet sur cette chaise, fixe puis revient, fixe puis revient. Une mascarade suit son cours sans que j’y sois convié. Au travers des verres accumulés, je mate…
Télescope troublé
Assis. Devant lui, les murs d’une bâtisse. Plus éloigné, un autre s’arrête sur un changement de feu. Engouffré dans les plis d’une chemise, le vent se fait sentir et transporte les battements d’échos électroniques. L’armée coule plusieurs bières, songeant à la nuit. Une ombrelle cache le véhicule des nouveau-nés sans Nil pour les bercer. Comme des pagnes préhistoriques, l’Homme se couvre pour ne rien sentir : là, au frais, profilant en avant et derrière lui la silhouette des choix et de sa vie.
Les changements d’états
Nous nous sommes aimés, nous avons lu. Nous nous sommes brisés, nous avons bu. Nous nous sommes responsabilisés, nous avons cru. Nous nous sommes fatigués, nous avons pu. Nous nous sommes crus donc nous nous sommes dus. Nous nous sommes aperçus alors nous nous sommes tus. Nous avons décliné nous l’avons su. Nous étions à nu et nous l’avons vu mais au final, nous sommes nous entrevus ? Sous-texte ou parole entre quatre mains qui se cramponnent ou se détachent.
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