J’ai entendu
Il est des silences bruyants qui tonitruent sans bruit,
Des chevaliers servants qui paradent le jour et assassinent la nuit
Des lumières aussi effrayantes que les ombres qui se cachent,
Dans ces petites morts que j’égrène entre les lignes et qui me cassent
Monstrueuses qui m’effacent, j’ai perdu mon nom, les larmes m’ont brûlé la face.
Après tout, c’est ça aussi le temps qui passe.
Il me dit
Il me dit que je conte à l’envers les histoires,
Que j’écris à l’endroit sans repères et sans voix.
Il me dit que je suis sa clarté perdue dans le noir,
Que ma clarté sombre en lui, que moi l’obscure, j’obture ses cassures.
Il me dit que mes yeux sont un puits profond dont il aimerait puiser le fond.
Il me dit que je devrais déposer à ses pieds mon armure
Mais je n’ai pas envie qu’il voit les zébrures qu’ont laissé mes blessures.
Il me dit qu’il s’en fout qu’il est fou qu’il veut y mettre des couleurs
Mais chut mon cœur tu sais bien que ça me fait peur.
Il me dit qu’il va les peindre à l’encre de mon cœur.
Mais comment lui dire qu’il n’y a rien de bon pas un son pas un rien rien de bien,
Que mon cœur ne bat plus depuis un mois une nuit une vie de juin,
Que je pleure en vain mon ancre lâchée de bonne heure,
Que je troue des pages pendant des heures avec les lames de mes peurs,
Mes yeux sont brûlés, je ne supporte plus les couleurs.
Je vois la vie en nuances de noirs et de blancs qui défilent à leurs aises, en cadences,
Mes ombres dansent, projetées contre les murs, elles tirent leurs révérences.
Je suis une parenthèse qui ne dort plus suspendue dans ses ailleurs,
Incertains, pas meilleurs.
Alors je m’égare là où il erre, j’erre des heure sur les quais de gares
Pour trouver là où il gare son cœur
(Mais que reste-t-il de ton cœur ?)
Plus de front pour discerner les frontières.
Plus de barrières et au loin j’entends la mer.
Elle chante.
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