Songe d’une nuit d’hiver
Par un soir de mars épris dans la glace
Une impatience prenait naissance
Pour une rencontre qui tiendrait place
A une cathédrale sans défense
Car son cœur fendu résidait encore
Les regrets amers, soupirs et remords
L’aurore m’avait annoncé la nouvelle
Et depuis lors s’insinuait en mon être
L’angoisse mêlée d’espoirs accidentels
Que cette femme seule su faire naître
Emporté vers l’inconnu il me sembla
Réveillé, rattrapé à la réalité
Que l’esprit déjà embrumé se troublera
Et même s’y perdra comme décapité
Mais je la vis, l’entendis et délaissa
La pudeur des jours sans voix ni retenue
Sans embarras un sourire se dessina
Sur la toile de nos visages reconnus
Elle avait deux diamants verts et bleus et gris
Pour fenêtres d’un regard perçant et pénétrant
J’y ai vu les braises d’un incendie contrit
Il m’a semblé l’être aussi en entrant
Elle avait un sourire de ceux ravageurs
Transperçant les chagrins d’hier et demain
J’y ai perdu toute la notion des heures
Étourdi d’un rire aux nuances carmin
A un songe il me semble avoir sourit
Aux marches veillées de Sainte Ségolène
Son clocher transi tintant à pas de souris
Dans l’abysse d’une ère diluvienne
Et ainsi le Temps s’effila pour s’adoucir
Pour nous laisser dire et ne rien dire
Puis il fallut dire adieu, se quitter
Devant une Cathédrale illuminée
D’étoiles alors plongées dans l’Éternité
D’un tout premier baiser prédestiné
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