Nova de Louise
Au carrefour des étoiles
Perdue entre deux galaxies
Une naissance se dévoile
Celle d’une beauté endormie
Un Soleil se plaît à danser
Et les astres autour de lui
À l’idée de le voir chuter
Chancellent et s’ennuient
Quand une Lune passant par là
Froide et belle comme l’argent
Vint, seule et las, et l’appela
Par son nom taillé en diamant
« Ô Lumière parmi les lumières
Étincelant brasier écarlate
Qui fait rougir l’éphémère
Par delà tes courbes d’agate
Ô Joyau parmi les joyaux
Avoues moi sans détour aucun
Ce qui dans l’univers prévaut
Le secret apaisant les chagrins
Ô Dieu parmi les dieux
Révèles moi je t’en conjure
La clé de la symphonie de Feu
Qui ne souffre d’aucun parjure. »
Intrigué des paroles châtiées
L’astre tournoyant un instant
Se figea de la brève légèreté
D’un seul moment nonchalant
« Pierre céleste au teint sombre
A l’éclat terni par tant de rides
Point des notes ne t’encombre
Approche, fais de moi ton guide
Vois à mes côtés sept divinités
Regarde les et par mes lueurs
Brille d’une valse qui te sied
Car de gloire voici ton heure. »
D’un jugement elle les scruta
Et, mirifique, d’une esseulée
Elle s’éprit, veillée par Gaïa
Gardienne de vies emmêlées
Depuis lors aux yeux des êtres
Nuit après nuit elle se dévêtit
Se dévoile sans compromettre
Le ballet dont elle fait partie
Gaïa
Sa chevelure lui tombant sur les épaules
Entremêlant ronces et branches vernies
S’agite, bouge, vit, s’amuse de cabrioles
Enfante êtres mythiques de la Théogonie
Son visage laisse apparaître les éclats
De rides millénaires priant la sagesse
Et la vitalité d’un teint déniant le glas
Dans ses yeux pétillants de jeunesse
Elle se tient assise, les jambes croisées
En position de Bouddha le bienveillant
Dans ses mains Ouroboros s’est posé
Il entrelace le Mandala des véhéments
Elle est la gardienne de tous les êtres
De leur corps, leur esprit et leur âme
Elle veille, juste, en laissant apparaître
Le chaos et l’harmonie en amalgame
Sept Divinités
Du Dieu des Astres aux plus proches côtés
Se tient le messager ailé au cœur de métal
Mercure est son nom, le caducée sa qualité
Il voyage avec les âmes à la vigne ancestrale
Puis vient la myrte, le cygne et la pomme
De Vénus la séduisante à la beauté pure
Au regard si éloquent que tous les hommes
Y sombreront avec joie et désinvolture
Suit le dieu de la guerre, le loup rougeoyant
Sur sa poitrine Mars orne Méduse pour blason
Les épées, les piques et les commandements
Ont Phobos et Deimos, gardiens de leur saison
Le quatrième est Jupiter, souverain des Dieux
On le confond avec Zeus et l’aigle de foudre
Ganymède, Callisto et Io veillent à ses vœux
Sacrifiant le blanc et l’écarlate pour s’absoudre
Le Temps se fige pour son Dieu en sommeil
Honoré par Janus à chaque solstice d’hiver
Saturne porte un voile sur sa faux en éveil
Et aux pieds des anneaux de chaînes en fer
Fils d’Éther et du Jour, il est père de Saturne
Grand-père de Jupiter, Uranus glace le ciel
De son sang naquit grâce à Gaïa la taciturne
Nymphes des frênes, Furies aux grandes ailes
Septième et dernier, Dieu des océans, des îles
Des eaux-vives, des sources et des rivages
Neptune se tient debout sur les flots dociles
Le lac Albain se souvient de ses ravages
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